LES PRINCIPALES VOIES D'ACCES A L'INNOVATION

 

Roberts et Berry ont proposé une grille d'aide à la diversification technologique fondée sur le degré de familiarité de l'entreprise avec ses nouveaux marchés et ses nouvelles technologies. L'avantage de cette grille est qu'elle peut servir d'outil d'aide à la diversification technologique, en indiquant quelle voie d'accès à l'innovation envisager, en fonction de la proximité des marchés et des technologies convoitées. Son inconvénient principal est de négliger la sous-traitance auprès des instituts de recherche qui est pourtant une voie d'accès à l'innovation qui peut s'avérer très intéressante.

 

TECHNOLOGIES

Connues

Nouvelles mais familières

Nouvelles mais inconnues

M
A
R
C
H
E
S

Nouveaux et inconnus

COLLABORATION

CROISSANCE EXTERNE

CROISSANCE EXTERNE

 

Nouveaux mais familiers

DEVELOPPEMENT INTERNE OU CROISSANCE EXTERNE

DEVELOPPEMENT INTERNE, CROISSANCE EXTERNE OU LICENCE

CROISSANCE EXTERNE

 

Connus

DEVELOPPEMENT INTERNE

DEVELOPPEMENT INTERNE, CROISSANCE EXTERNE OU LICENCE

COLLABORATION

 

            J. Broustail a, quant à lui, confirmé cette idée en dégageant 5 voies principales d'accès à l'innovation pour l'acquisition de compétence et de capacités technologiques nouvelles. Il résume par le tableau ci-contre les voies d'accès en dégageant le temps nécessaire, le coût généré, le risque encouru et la maîtrise obtenue.

VOIES D'ACCES

TEMPS NECESSAIRE

COUT GENERE

RISQUE ENCOURU

MAITRISE OBTENUE

Développement interne

Long

Elevé

Elevé

Elevée

Croissance externe

Court

Elevé

Elevé

Incertaine

Sous-traitance

Incertain

Incertain

Faible

Incertaine

Licence

Court

Faible

Faible

Faible

Accord de coopération

Incertain

Incertain

Faible

Certaine

            Ainsi, on trouve le développement en interne via notamment le département recherche et développement qui est la voie d'accès à l'innovation la plus classique et c'est celle qui procure la plus grande indépendance à l'entreprise en cas de réussite de l'innovation. Mais c'est aussi la plus risquée et la plus coûteuse. On admet d'ailleurs généralement qu'une entreprise est à l'origine de moins de la moitié des innovations qu'elle utilise et que même si on développe tout en interne, les concurrents mettent rarement plus de deux ou trois ans pour copier une idée innovante.

            Le processus se divise alors en 4 étapes distinctes:

1)      La recherche: les entreprises innovantes savent où trouver, dans leur environnement, les changements qu'on peut transformer en opportunités, de développement de nouveaux produits, de nouvelles clientèles ou de nouveaux marchés.

2)      L'évaluation: les entreprises innovantes ont la capacité d'évaluer les opportunités en regards de critères essentiels afin de leur donner des priorités en termes de potentiel global.

3)      Le développement: les entreprises innovantes anticipent les facteurs critiques qui mèneront vers la réussite ou l'échec de chacune des opportunités.

4)      L'exploitation: les entreprises innovantes mettent sur pied un plan de mise en oeuvre qui mènera le projet vers le succès en évitant son échec.

 

La croissance externe consiste à faire l'acquisition de l'entreprise innovatrice. On peut remarquer que cette acquisition n'est pas nécessairement totale: il peut être suffisant de détenir une part minoritaire du capital de l'innovateur pour profiter de ses résultats. Cependant, elle est généralement coûteuse, d'autant plus que le potentiel d'innovation de l'entreprise acquise est élevé, et ses résultats sont incertains.

La sous traitance consiste à passer des contrats de recherche avec des organismes externes tels que des sociétés d'études, des cabinets de conseil, des centres de recherche publics ou privés, des universités. Les résultats sont toutefois variables car la sous-traitance permet généralement de profiter d'experts de très haut niveau, mais tant le délai d'apparition de l'innovation que son coût ou la maîtrise obtenue, reste incertain.

L'acquisition d'une licence auprès d'un innovateur. Cette approche est en générale la plus rapide, la moins coûteuse et la moins risquée. Cependant la maîtrise de l'innovation par l'entreprise acquéreuse et souvent fortement limitée par le contrat de licence, qui peut notamment prévoir des restrictions géographiques ou sectorielles à son utilisation, ainsi qu'une rémunération indexée sur les bénéfices retirés de l'innovation.

Les accords de coopérations regroupent les partenariats et les alliances qui sont un des modes d'accès les plus "en vogue" dans les entreprises. Les raisons viennent du fait que le coût de la recherche et développement sont prohibitifs dans de nombreuses industries, que la convergence des innovations et de plus en plus courante, et qu'il y a une volonté de multiplier les diversifications à moindre coût pour ne pas être trop sensible aux crises sectorielles.