LE FINANCEMENT DU HAUT BILAN

 

Une entreprise dans le cadre normal de son développement, est amenée à augmenter périodiquement ces taux permanents. Elle court le risque si elle ne le fait pas, d'être confrontée à des difficultés de financement de son fond de roulement. Et alors, elle serait contrainte au recours à des crédits de trésorerie: contrainte et impunité.

Mais le crédit de trésorerie est plus cher car il est assorti de nombreuses commissions  Il impose une gestion serrée et permanente sous pression des banquiers qui attendent le remboursement ou la diminution. Ce crédit accapare une grande partie de l'activité du chef d'entreprise qui a donc intérêt à augmenter ses taux permanents. Les procédures sont multiples.

@. L'autofinancement.

Le procédé est le plus simple: l'entreprise finance ses investissements à partir de ses bénéfices accumulés, ses réserves. Cela suppose que l'entreprise soit bénéficiaire et qu'elle ne distribue pas la totalité de ses bénéfices sous forme de dividendes ou d'augmentation des salaires et gratifications diverses.

L'autofinancement n'a pas besoin de couvrir intégralement l'investissement. Il suffit qu'il correspond à une proposition importante pour que les banques accordent les compléments à conditions favorables. Il est rare que les entrepreneurs restent capables de financer une somme croissante pour l'autofinancement. Elles ne sont pas bénéficiaires à titre permanent. La charge de l'investissement nécessaire est parfois très lourde. Pour satisfaire les actionnaires, les chefs d'entreprise sont amenés à distribuer plus de dividendes. Ce qui diminue, est la part disponible pour l'investissement.

@. L'appel aux associés

Pour augmenter leur option, les inconvénients sont la diminution de la rentabilité du capital investi puisque, même le volume du bénéfice sera réparti dans des parts plus nombreuses, l'effet de levier diminue quand l'appel des associés augmente.

@. L'entrée de nouveaux associés dans le capital.

Il présente l'inconvénient d'impliquer le partage des dividendes et du pouvoir. L'élargissement du capital est intéressant si la dissémination du cas protège le pouvoir de l'équipe dirigeante. Mais il faut trouver de nouveaux capitalistes, ce n'est pas évident. La participation au capital des P.M.E. n'est pas très recherché, d'autant plus quand elles ne sont pas cotées.

Le besoin de capitaux permanents pousse les P.M.E. à demander une somme d'entrée en base. Pour aider la P.M.E. à rassembler ses capitaux, il y a une création d'institut de capitaux moins risqué ou de capitaux moins développés dont la fonction est de prendre des participations des sociétés en développement.

Les instituts de capitaux moins développés contribuent à renforcer les capitaux permanents alors que les instituts des capitaux moins risqués financent plutôt la création d'entreprise ou l'exploitation d'activités nouvelles. L'institut de capitaux moins développés étudie les dossiers comme s'il s'agissait du crédit de dossiers ordinaires mais avec plus d'intention car le risque est important.

Si les performances de l'entreprise sont médiocres, les capitaux engagés ne seront pas rémunérés et ne prendront pas de plus ou de moins value. Si l'on fait faillite, les capitaux sont perdus: les instituts qui sont donc très prudent d'autant plus qu'elles doivent elles-mêmes assurer la rentabilité de leurs capitaux. Le sort des instituts de capitaux moins développés repose sur leur capacité d'analyse des perspectives économiques générales, de celles de l'entreprise, de production.

@. Le prêt participatif.

Comme les capitaux moins développés reste rare, on invente le prêt participatif en 1978: les créances de dernier rang, c’est à dire qu'elle sont remboursées après les autres. Pour cette raison, elles sont assimilées à des fonds propres.

En cas de faillites, les prêts participatifs sont remboursés juste avant les capitaux propres. Le prêt participatif ne peut être assorti d'une garantie réelle sur l'entreprise. De cette façon, les immobilisations corporelles restent disponibles pour être utilisées en garantie des crédits ordinaires complémentaires.

A la place de ces garanties réelles, on a crée une assurance spécifique. Un organisme, la SOFARIS, dont sa mission est d'offrir une garantie partielle au prêt participatif qui reçoit une rémunération mixte: une part fixe plus une part variable selon les bénéfices et les déductibles de ces bénéfices.

Ainsi la rémunération peut être le taux du marché monétaire moins 2% et 1/5e des bénéfices, si l'entrepreneur est prospère, le participataire touchera moins que l'actionnaire. Si l'entrepreneur est non bénéficiaire, l'actionnaire ne touchera rien et l'autre aura le taux monétaire moins 2%. Il n'y a pas beaucoup de succès pour cette formule.  

L'institut qui a utilisé est le C.E.P.M.E. ainsi qu'un autre peu utilisé car la formule intéressante pour l'emprunteur, mais risquée pour le prêteur. Souvent, la part variable est faible, si bien que ce crédit est moins rentable que les autres formes. Si l'entrepreneur fait faillite, la somme prêtée sera perdue.

@. Le crédit de restructuration.

Il correspond au crédit à long terme. C'est le type de crédit onéreux accordé au taux du marché, il est gagé sur les immobilisations. Une part de ce type de crédit sert à consolider un découvert, c'est à dire à transformer un crédit à court terme en crédit à long terme. Un autre sert à financer.

Si une entreprise est endettée à court terme, car ses prévisions de croissance ont été dépassées et que son bilan est équilibré, cette formule est intéressante. En fait, souvent surtout dans les années 70-80, les crédits de restructuration étaient utilisés pour maintenir en vie des entreprises en difficulté. Ils s'ajoutent à des aides politiques octroyées dans le cadre départemental, national ou régional.

Le problème vient des "canards boiteux". Depuis les années 80, on considère de plus en plus que si l'entreprise en difficulté n'est pas capable elle-même de se tirer d'affaire seule ou avec l'aide d'institut financier, alors leur utilité sociale est réduite. Faut-il pour autant les laisser périr?

Le soutien aux entreprises en difficulté quand il très pratiqué, coûtait moins cher pour un résultat quasi nul, mais certaines entreprises ont pu être souvent et sont redevenues prospères.

De même, quand une entreprise disparaît sans chômeur. Par conséquent on peut dire qu'il peut être justifié économiquement de sauver toutes les entreprises dont les difficultés viennent d'erreur de gestion, mais qui pourrait redevenir rentables.