LE DEPLACEMENT DE L'EQUILIBRE MONETAIRE

 

Supposons que l’on parle d’une situation d’équilibre.

A. Les autorités croissantes de l’offre de monnaie.

On passe de M1 à M2. Comment s’établit le nouvel équilibre ? L’augmentation de l’offre de monnaie provoque une diminution du taux d’intérêt. Cette diminution du taux d’intérêt entraîne une hausse de l’investissement et du revenu.

Comme le revenu augmente, puisqu’il passe de Y1 à Y2, la demande d’encaisse de transaction augmente aussi et elle passe de L1 à L2 et le déplacement de la monnaie entraîne celui du taux d’équilibre qui passe en i2.

Ce taux d’intérêt d’équilibre i2 est plus élevé que celui qui aurait résulté de l’intersection de D1 avec l’offre de M2. La demande de monnaie s’est déplacée en D2 qui est plus élevé pour toutes les valeurs du taux d’intérêt.

B. Les préférences pour la liquidité diminuent.

Puisque les agents ont plus confiance en l’avenir, la demande de monnaie L0, préférence pour liquidité, diminue. Alors, pour tout niveau de la demande de monnaie, le taux d’intérêt diminue et L1 passe en L2 mais puisque le taux d’intérêt diminue, l’investissement augmente et le revenu aussi et de ce fait, la demande d’encaisse de transaction augmente et provoque un niveau de déplacement de la demande de monnaie qui désormais se situe en L3. Le taux d’intérêt d’équilibre s’est déplacé en i2 : il y a une intersection de L3 et de l’offre de monnaie.

Ce mécanisme de transmission explique pourquoi chez Keynes, une augmentation de monnaie n’entraîne pas une augmentation des prix. Quand une offre excédentaire d'un bien apparaît, son prix diminue. Quand l’offre de monnaie augmente, elle provoque la diminution du taux d’intérêt et donc l’augmentation du produit global. La demande s’adapte alors à une offre en quantité.

L’injection de monnaie a provoqué la création du revenu grâce à la diminution du taux d’intérêt. Comme l’encaisse de transaction augmente avec le revenu, comme l’encaisse de spéculation augmente quand le taux d’intérêt diminue, les ménages vont absorber la monnaie crée. L’incertitude est à l’origine de la détention d’une encaisse justifiée par la seule préférence pour les liquidités.

C’est à cause de cette incertitude que la substitution entre les titres et la monnaie sont très forte, c'est à dire variable. Le niveau des titres et de la monnaie est donc variable. Pour Keynes, la substitution entre biens et monnaie sont moins forte, la relation entre monnaie et titres varie constamment en fonction du niveau du taux d’intérêt. Pour Keynes, la monnaie change les prix relatifs puisque le prix des titres se modifie par rapport à tous les autres prix que le taux d’intérêt changé.

A partir de là, on peut dire que la monnaie n’est plus neutre et qu’elle exerce une influence très importante sur le niveau d’activités. Pour conclure, on peut dire que le modèle classique et le modèle keynésien, au delà de leurs divergences de fond, cela présente des positions communes :

Les deux considèrent que l’offre de la monnaie est exogène, c'est à dire que la monnaie est offerte sur un marché par le système bancaire et elle est demandée par les agents. Cela implique que la monnaie soit négociable sur le marché.

La monnaie est perçue comme un stock, comme un actif existant. La quantité de monnaie qui a été crée pour le système bancaire se retrouve dans les encaisses. Ces encaisses montrent ainsi l’existence d’une demande de monnaie comme active. La monnaie fait partie du patrimoine des agents et elle détermine leur choix.

Cette analyse a été affinée. On a cherché des fondements micro-économique à la demande de monnaie. On a développé l’analyse des encaisses et on a perfectionné l’étude de la relation entre le rendement et les risques. On a développé une fonction de demande de monnaie qui prend en compte l’ensemble des facteurs correspondant à la demande de monnaie selon Fridman.