LA DEFINITION DE L'ANALYSE ECONOMIQUE

 

L'analyse économique est une démarche intellectuelle pour comprendre les faits, les phénomènes et les institutions. Ainsi un fait est un acte d'achat, un investissement tandis que le phénomène est le fait stylisée. Par exemple, un fait est un viol, le phénomène est la délinquance. Le phénomène est un ensemble de fait bien précis. Les institutions sont des arrangements ou un ensemble d'arrangements.  Comme toute démarche intellectuelle, l'analyse est construite. Elle repose sur le concept d'opportunité et celui de substituabilité.

A.    Le concept d'opportunité. 

Les individus familiarisés à l'économie distingue deux types de coûts: le coût direct et le coût d'opportunité. Ainsi l'acquisition d'un bien coûte une valeur en terme d'un autre bien lorsqu'il s'agit d'un troc ou en terme d'unité monétaire lorsque l'on est dans un pays qui possède une unité monétaire, c'est alors un coût direct.

Une notion plus utile qui permet de mieux saisir l'acquisition d'un coût d'opportunité: l'acquisition d'un bien quelconque, le détournement de ressources d'autres usages vers ce bien, ainsi les ressources rares détournés à l'acquisition d'un bien auraient pu être utilisés à d'autres usages. Aussi lorsque l'on dépense un franc pour augmenter sa consommation, on renonce aux intérêts de placements. C'est pourquoi on constate qu'il y a une infinité d'usage des ressources et que les fins sont en rivalité.

Le coût d'opportunité équivaut à un sacrifice maximum que l'on supporte en le réalisant. L'alternative qui a été réellement sacrifiée et celle qui procure le maximum de profit ou de bien être. les applications sont énormes. Lorsque l'on entreprend une action qui accroît la rationalité des individus, dans leurs actions de tous les jours, soit au niveau des actions politiques gouvernementales, la notion de coût d'opportunité trouve sa place lorsqu'elle sert à évaluer correctement le coût d'opportunité.

B. Le concept de substituabilité.

Il s'est formé grâce au précédent. La finalité est unique, on y arrive par d'innombrables moyens. Ces moyens se substituts les uns par rapport aux autres.  L'idée de substituabilité se fonde sur le principe que les individus ne veulent pas les biens pour eux mêmes, mais les désirent pour les services que ces biens rendent. L'idée donc que les individus courent après les biens est la raison pour laquelle on ne parle pas d'objectivité des services, mais de subjectivité.

La valeur des services rendus par ces biens peut être observable ou non observable. Un paramètre est dit observable lorsqu'il peut être appris correctement par une personne qui le consomme, c'est le cas d'une boisson fraîche.

Cette idée implique qu'il existe une asymétrie de connaissance entre consommateur et bien, et entre celui qui le consomme et les autres. Celui qui consomme à un avantage supérieur sur les paramètres qualitatifs associés à un bien. Cette asymétrie définie le concept de subjectivité qui énonce qu'il n'y a que nous qui sachions ce que rapporte un bien. A ce concept on oppose celui d'objectivité. Aussi un service objectif permet de mesurer le poids d'un bien. La vitesse de conduite n'est pas difficile à connaître, en tout cas c'est plus facile que la bonne humeur. Donc l'objectivité est définie par une symétrie.

C.    Les procédure de coordination: "la coordination de marché".

L'analyse économique repose sur l'utilisation d'un outil puissant qui permet de mesurer l'efficacité. Les individus rationnels essayent de rendre cohérent et compatible les fins qu'ils poursuivent par rapport aux moyens utilisés. D'abord les plus rationnels sont les plus cohérents mais il y a une incompatibilité entre les projets individuels.

Ainsi, sur le marché des titres, lorsqu'il y a un excès de la demande de titres sur l'offre, il y a un déséquilibre, une pénurie. La définition de la pénurie est caractérisée par un excès de la demande sur l'offre. Le marché va résoudre ce problème car il va permettre l'augmentation du prix des titres. Un excès de demande sur l'offre fait pression sur la hausse des prix des titres,. Il a deux impacts: l'incitation à réduire la demande. L'accroissement du prix va inciter l'offre. Le processus va se produire jusqu'à ce que l'excès de la demande sur l'offre sera annulé par l'obtention d'un prix d'équilibre.

D.    Le concept d'arbitrage.

Il y a deux projets possibles: on arbitre entre un projet d'investissement et un projet de placement. Il s'agit d'un projet d'achat d'une récolte de blé au prix d'une année 0 à un prix P0. La vente de cette ressource peut rapporter un prix P1. Le projet est viable que si P1>P0, s'il on est rationnel. Aussi P1=P0+PO*x=P0(1+x)x est un pourcentage compris entre 0 et 1. Donc x=(P1-P0)/P0. Cependant on peut aussi acheter une obligation porteuse d'un taux d'intérêt qui s'appelle y. On prête une somme P0 maintenant et plus tard on nous rembourse P1. La différence entre P1 et P0 constitue les intérêts. Donc P1=P0(1+y) et y=(P1-P0)/P0.

Un investisseur astucieux trouve une opportunité de profit qu'il va saisir. Supposons que y>x. Un acheteur irrationnel choisira le projet d'acheter le blé. Si il est rationnel, il peut prêter P0 à un taux (1+y) et avec cette somme, on achète la récolte valant P1=PO(1+x) or P0(1+y)>P0(1+x) d'où un bénéfice de P0(y+1)-P0(1+x)=P0(y-x).

Si n individus sont rationnels, tout le monde saisit à prendre l'opportunité de profit P1>P0. Ce reliquat de bénéfice en faveur des obligations est considéré comme surprofit c'est à dire profit dû à un écart de rentabilité entre les deux projets, c'est un profit anormal! Lorsqu'il y a une libre entrée des projets sur le marché, une telle situation ne peut se pérenniser et va ramener la rentabilité du 2e projet sur le 1er.

Si tous les investisseurs sont rationnels et égoïstes, ils viseront à ne pas acheter la récolte et prêter l'argent aujourd'hui pour l'acheter demain. Il va y avoir deux conséquences: l'offre de blé pendant la période t0 sera supérieure à la quantité de blé que l'on achètera. Cet excès de l'offre sur la demande fera pression sur les prix du blé qui vont baisser. De même que si tout le monde prête, il va y avoir une baisse des taux d'intérêts.

Mais par la suite, tout le monde va vouloir acheter le blé, il va y avoir un excès de la demande sur l'offre, et de la demande de prêt sur l'offre de prêt. Il va se produire un renversement de situation. Aussi le reliquat P1-P0 tend à être de moins en moins important car le rendement (1+x) augmente et la baisse des taux d'intérêt réduit le rendement associé au prêt et fait baisser (1+y)

Par contre si l'on est astucieux, on achète la récolte dans le présent. C'est peut-être plus rentable, ce processus continue et s'arrête dès lors que les rendements sont identiques, dès lors que l'on a atteint l'équilibre, c'est à dire que y est sensiblement égale à x.

En conclusion , on peut dire que lorsqu'un juriste produit une loi, il ne se pose pas la question de savoir pourquoi certains individus ne respectent pas la loi. C'est le concept de libre arbitre. Le législateur doit produire un arbitrage, il y a des lois qui sont bonnes et d'autres qui sont mauvaises, ils faut toujours essayer d'anticiper les conséquences non attendues de nos lois. L'économie permet de prédire ces conséquences en approfondissant l'efficacité des lois.