LE CONCEPT DE REVENUS

 

L'économiste s'intéresse ici à l'enrichissement des individus ou groupes d'individus. L'économiste a ses méthodes d'appréciation de l'enrichissement  et des revenus.

A.    Le revenu nominal et le revenu réel.

Le revenu nominal mesure la dotation d'un individu en utilisant une unité monétaire (€,$,£, ...) Ce concept de revenu nominal est certes utiles, mais faiblement estimatif de la vraie richesse. Ainsi un japonais gagne en moyenne 10.000 yens par jours, est-il plus ou moins riche qu'un français? Cette méthode ne peut conduire à une évolution rationnelle de richesse. Le concept de revenu nominal ne peut permettre des évaluations dans l'espace et dans le temps.

Le revenu réel, quant à lui est un revenu exprimé non pas en unité monétaire, mais en terme de bien donné, la consommation. Aussi si un japonais gagne 10.000 yens et si un appartement de 100 m² coûte 10.000 yens par mois, si un français moyen gagne 1.500 € par mois et que le 100 m² ne lui coûte que 750 € par mois, si le prix du logement et représentatif du revenu de vie, un français gagne alors deux fois plus qu'un japonais. Autrement dit le revenu réel = (le revenu nominal) / (prix d'un bien x).

B.    Le revenu explicite et le revenu implicite.

Les individus dans leur quête de bien-être cherchent à augmenter leur source de bien être par un emploi plus rémunérateur, des prêts à taux élevés. La stabilité politique est également recherché. Tous les paramètres qui sont des revenus non monétaires, mais recherchés, ce sont des revenus implicites. Les individus rationnels sont prêt en principe à troquer une partie de leurs revenus explicites contre une partie des revenus implicites.

C.    L'effet revenu.

Le revenu réel peut varier de différentes manières, ainsi le revenu nominal varie, toute chose étant égale par ailleurs. Si le revenu nominal augmente, le revenu réel augmente. Le revenu réel peut se modifier sachant que le revenu nominal reste le même car les prix nominaux changent. Si un étudiant dispose de 100€ par mois, il vit en consommant un seul bien x à un prix nominal de 10€, son revenu réel est donc de 10x. Si le prix unitaire du bien x passe à 5€, le revenu réel de l'étudiant a doublé, mais son revenu nominal reste constant.

La source de l'enrichissement double soit en augmentant le revenu nominal lorsque les prix restent constant, soit en diminuant le prix nominal lorsque le revenu reste constant. Lorsque le revenu et les prix nominaux varient, il faudrait mesurer le sens de la variation. Une hausse du revenu nominal, augmente le revenu réel amplifié par une baisse des prix nominaux. Parallèlement, une baisse du revenu nominal appauvrit l'indice, cette baisse est amplifié par une hausse simultanée des prix nominaux. En revanche, une hausse des prix nominaux provoque un enrichissement atténué par une hausse des prix nominaux. Les individus s'enrichissent non pas parce qu’ils gagnent davantage, mais parce qu'ils produisent à moindre coût.

D.    Les biens normaux et les biens inférieurs.

Une hausse du revenu réel, donc de l'enrichissement, provoque une hausse de la demande des biens. La conception la plus réaliste est celle du panier de biens. Le choix entre un bien x et le panier de bien, lorsque l'augmentation du revenu réel profite aux deux, ces biens sont dits normaux. Mais l'augmentation du revenu réel peut n'avoir un effet que sur un des deux, voire sur aucun des deux. Si l'enrichissement entraîne une hausse de la consommation, c'est un effet revenu positif, s'il incite une baisse de la consommation, l'effet revenu est négatif. Si un appauvrissement entraîne une baisse de consommation, l'effet revenu est quant à lui positif toute chose égale par ailleurs.

D'après Engel, si la pente est positive, le bien est normal, si elle est négative, le bien est inférieur, si elle est infinie, le bien est normal. Il y a trois phénomènes stylisés. En Europe, le revenu réel s'est considérablement accru depuis un demi siècle, en même temps, la demande de loisirs a augmenté fortement. Les familles se sont enrichies depuis deux siècles, le nombre d'enfants par famille a par là même considérablement diminué. La consommation de transport en commun est nettement faible dans les foyers à Haut revenu alors qu'elle est plus élevé dans les foyers à bas revenu. Le premier fait est l'enrichissement et la hausse de la demande de loisir: un bien normal. Le second est l'amélioration du niveau de vie et la baisse des naissances: un bien inférieur et le troisième est un bien inférieur car on constate une baisse de la consommation avec un enrichissement alors que les prix reste contant. Lorsqu'un bien est frappé d'infériorité, nous pouvons prédire le comportement des consommateurs.