LES FONDEMENTS DE L'ANALYSE ECONOMIQUE

 

Elle se fonde sur un ensemble de principe: l'individualisme méthodologique, la rationalité, le marché ou la coordination, l'amoralisme et l'abstraction.

A.    L'individualisme méthodologique.

L'économiste s'intéresse à un comportement individuel, l'individualisme s'intéresse à des entités individuelles. Pour les sociologues, la société est un agrégat d'individus qui sont en interaction les uns par rapport aux autres. Le libre arbitrage est un concept individuel: la volonté est unique. Cette volonté qui est à la base de tout choix est inaliénable. Ce concept s'oppose au hoolisme méthodologique qui lui s'occupe de toute la société. Ainsi l'économiste et le sociologue ont un champ identique: l'individu, mais ils ont deux méthodes différentes: l'hoolisme et l'individualisme.

B.    Le concept rationnel.

C'est un comportement intentionnel: les phénomènes aléatoires et contingent ne sont pas économiques. L'individu tend à réaliser avec des moyens donnés le maximum possible. Le comportement rationnel est inné, on ne l'apprend pas. Il fait intervenir le critère de cohérence: si a > b et b > c alors a > c. Si on constate des comportements irrationnels c'est que c'est juste une erreur. La sélection naturelle va éliminer progressivement les comportements irrationnels. Ainsi on est toujours plus riche si on adopte un comportement rationnel.

C.    Le concept de marché, la coordination.

Les fins poursuivies par les individus rationnels sont identiques tel qu'être toujours plus riche, mais les moyens sont limités et sont en rivalité. Aussi il existe plusieurs mécanismes d'arrangement institutionnel pour allouer les oeuvres d'arts, les objets rares! Il y a le mécanisme comportementale: le plus beau, le plus jeune, le plus riche,... Il y a également le mécanisme familial par un regroupement des fonds; le mécanisme des prix avec la baisse ou la hausse des prix et la différence entre bien public et bien privé; le mécanisme démocratique qui pose tout le monde sur un pied d'égalité. Il y a enfin le mécanisme de coordination.

On constate qu'il y a deux types de biens: les biens marchands et les biens publics. Le marché est une forme particulière d'allocation de ressources par un mécanisme de prix. Le mécanisme de coordination implique de rendre compatible des plans individuels en rivalité pour l'acquisition d'un bien rare. Il repose sur deux choses: l'existence de la propriété privée et le concept de libre arbitre opposé au concept contraignant de l'état.

Le marché est donc un moyen pour coordonner les plans individuels, mais il y a aussi la file d'attente qui est le système du "premier venu, premier servi" et qui exclu la variation des prix. Ce concept est différent de la bourse! L'état est aussi une institution qui permet d'allouer des ressources rares par un mécanisme marchand. La famille également, de même que le crime ou la justice.

D.    Le concept d'amoralisme.

Il ne faut pas confondre amoralisme et immoralisme. L'amoralisme de l'approche économique signifie que l'économiste soit sans opinion moral mais qu'il a la capacité à séparer la procédure qui conduit à un jugement moral sur la procédure qui conduit à un jugement scientifique.

E.     Le concept d'abstraction.

La réalité qu'étudie l'économiste est complexe. Ainsi, les théoriciens économistes élaborent des schémas abstraits qui sont une simplification de la réalité.  Chaque individu a une attitude personnelle pour acheter. Il n'y a que les êtres humains qui soient capable d'abstraire la réalité. Il existe une méthode qui permet d'élaborer des principes abstraits , cela permet d'identifier ce qui est important de ce qui ne l'est pas.

L'encaisse de spéculation traduit la préférence pour la liquidité des agents. La monnaie, c'est un lien entre le présent et le futur. C'est une forme de détention de richesse sans risque et sans coût de conservation. Il est naturel que la monnaie soit préférée aux titres dont la valeur fluctue. La préférence pour la liquidité se traduit, il y a une méfiance des agents économiques à conserver une encaisse, un pouvoir d'achat supérieur aux besoins courant de transaction. C'est une encaisse de spéculation ou de thésaurisation.

Ce supplément d'encaisse par rapport à l'encaisse de transaction est influencé par le taux d'intérêt. Dans l'utilisation de leur revenu, les agents opérant des choix successifs. Le premier choix est relatif à leur consommation et il est déterminé par la proportion à consommer, le choix suivant consiste à déterminer la part de l'épargne qui sera conservée sans forme monétaire et celle qui sera utilisée à acheter des titres. Et dans ce choix, le taux d'intérêt joue un rôle déterminant.

Or la valeur d'un titre dépend du taux d'intérêt courant, quand le taux d'intérêt est de 10%, il faut investir 100 pour toucher 10 de rendement. Supposons que le taux d'intérêt passe à 5%, alors pour toucher 10, il faut investir 200, la conséquence est qu'un titre rémunéré à 10% vaut plus qu'un titre rémunéré à 5% parce que 100 placés à 10% vaut autant que 200 placés à 5%.

Si le taux d'intérêt courant diminue, alors la valeur de tous les titres émis à un taux d'intérêt supérieur augment et inversement. Quand un agent décide de faire un placement, il s’intéresse à la valeur des actifs qu'il acquiert et pour cela, il prend en compte le rendement du placement déterminé par le taux courant. Il prend aussi en compte la variation prévisible de la valeur capitalisée du placement laquelle dépend du taux d'intérêt anticipé.

Quand le taux d'intérêt est bas, l'investisseur anticipe une hausse antérieure et il attend. Quand les taux sont élevés, placer est intéressant puisque l'on ne peut anticiper une diminution des taux. Si le taux est bas l'agent préfère conserver la monnaie, s'il est haut, il préfère prêter. Pour Keynes, le taux d'intérêt courant a une influence sur le comportement des agents. Les agents font des anticipations à long terme à partir desquelles ils déterminent un taux d'intérêt normal de longue période.

En confrontant le taux actuel au taux moyen anticipé considéré comme un taux normal, ils déduisent les variations ultérieures. Par exemple, si le taux courant est faible, et inférieur au taux normal, les agents anticipent une augmentation et attendent pour acheter des titres. Au contraire, si le taux courant dépasse le taux anticipé, alors ils s'attendent à une diminution et ils placeront le plus de liquidités possibles en titres à revenu fixe.

Pour Keynes, en principe, les anticipations des agents ne sont pas identiques et ceci explique qu'il y ait simultanément des offreurs et des demandeurs de titres. Mais lorsque le taux d'intérêt descend en-dessous d'un seuil planché, tous les agents anticipant une augmentation et toute épargne disponible est absorbée par la demande de monnaie. L'encaisse de liquidité est une fonction décroissante du taux d'intérêt.