LE PROFIT BANCAIRE

 

L'entreprise bancaire exerce aujourd'hui 4 types distincts d'activités qui doivent chacun être un centre de profits. La banque collecte des ressources. Ce sont des dépôts et des fonds qu'elle draine grâce à la vente de ses titres. La banque accorde du crédit, elle gère des portefeuilles, elle gère sa trésorerie pour adapter l'échéance de ces ressources à celle de ses emplois, elle veille ainsi à respecter l'équilibre de son bilan.

§1. Les activités bancaires.

A.    La collecte de ressources.

Les ressources les plus intéressantes sont les dépôts. Comme les dépôts à vue ne sont pas rémunérés en France, ils constituent une ressource gratuite pour la banque. En fait, ce n'est pas tout à fait gratuit parce que la gestion de ces comptes coûte à la banque. Pour recueillir plus de dépôt, il faut multiplier les guichets et le personnel, et la banque peut espérer accroître la part de marché, mais cela comporte aussi des coûts.

Pour alléger la charge des guichets et donc leurs coûts, les banques poursuivent une automatisation de plus en plus poussée des opérations, retrait automatique notamment. Cette recherche de ressources gratuites est à l'origine d'une concurrence très vive entre les banques. Pour limiter la fuite des dépôts vers d'autres réseaux de collecte d'épargne (trésor, caisse d'épargne) les banques ont multiplié les instruments de placements offerts: livrets, épargne logement... Les banques ont émis des obligations pour collecter des ressources et ceci les a conduites à être très présent sur le marché obligataire. L’encourt total de ses actifs de dépôts est supérieur aux bons du trésor.

B.    L'octroi du crédit.

Les banques classent les comptes en 3 catégories:
* Comptes d'entreprises,
* Comptes de particuliers,
* Comptes d'instituts financiers.

Elles accordent des crédits après avoir analysé la rentabilité de l'opération et son risque. La banque a davantage à s'occuper pour avoir la part de marché la plus large. Mais elle ne peut s'engager dans des opérations déficitaires ou trop risquées.

C. La gestion de trésorerie.

Le bilan de la banque doit être équilibré et les banques sont confrontées à des mouvements de fonds: entrée ou sortie. Ces flux globalement équilibrés sont décalés dans le temps. Cela permet au trésorier de prêter les ressources temporairement excédentaires. Cela les contraint aussi à se procurer des ressources empruntées . Par exemple, pour faire face aux dispositions relatives aux réserves obligatoires, tantôt elles prêtent, tantôt elles empruntent en jouant sur les échéances. Les trésoriers contribuent aux profits de la banque en jouant sur les emprunts.

D.   La gestion de portefeuille.

Elle est en cours de développement dans les banques françaises. C’est assez récent, alors qu’aux Etats-Unis ou en Allemagne, les banques y consacrent presque un tiers de leur activité. Il faut aussi insister sur l'activité d'intermédiation financière de celle des institutions financières non monétaire par appel au cas sous formes d'action. Les banques de dépôt élargissent la base de leur actif et le diversifie en développant leur activité de gestion de portefeuille. Cette diversification atténue le risque global.  

§2. La marge bancaire.  

C'est d'abord une marge d'intérêt, c'est à dire la différence entre les intérêts payés et ceux reçus. La marge se compose aussi du produit de placement et de gestions de portefeuille et du produit des activités autonomes de trésoreries de la banque.

A.    La marge d'intérêt. 

Elle dépend des facteurs de prix et des facteurs de quantité. Le facteur de prix représente les intérêts payés à la clientèle sur les comptes rémunérés, ce sont les intérêts reçus sur les crédits accordés. Ce sont les intérêts payés sur le refinancement.

Le facteur de quantité représente quant à lui le volume des dépôts rémunérés, c'est le volume de crédit accordé. C'est le volume de refinancement. Une banque peut recourir en permanence au refinancement sans pour autant être déficitaire. La banque s'adresse alors au marché monétaire pour équilibrer son bilan, pour élargir son volume d'affaire. Les ressources ainsi obtenues sur le marché monétaire sont des ressources additionnelles.

Aussi longtemps qu'elle peut prêter à un taux croissant au coût de refinancement, la banque a avantage à emprunter sur le marché monétaire. La banque accorde du crédit sur la base du coût marginal. Le prix est égal au coût du refinancement bancaire augmenté des frais de banques. Ce prix s'appelle le taux de base bancaire et il est égal au taux du marché monétaire ajouté aux frais de banque: TBB = TMM + FDB.

Le profit de banque dépend de l'écart entre le taux du marché monétaire et le coût de ces ressources. Le TMM est déterminé par la relation entre l'offre et la demande de monnaie centrale et par les conditions sur le marché international des capitaux. Le coût des ressources dépend étroitement des conditions que la banque accorde à sa clientèle, celles des taux de rémunération de dépôts et des comptes divers.

L'intérêt de la banque est donc de capter une part importante des dépôts à vue non rémunérés. C'est pour cela que les dépôts de banques ont multiplié les guichets. Les banques répercuteront les variations du taux de marché monétaire parce que leur équilibre en dépend. Plus le marché monétaire est large et ouvert et plus le taux d'intérêt varie.

Il y a une recherche du profit maximal qui suppose que la banque accepte toute les demandes de crédits solvables au taux de base bancaire. De plus en plus, les produits divers contribuent au résultat bancaire, qu'il s'agisse de gestion de portefeuille de services divers rendus à la clientèle.

B.    Les autres éléments de marge.

Les recettes des banques se composent des intérêts reçus sur les capitaux prêtés, de la marge sur les opérations de trésorerie et des produits divers. Les coûts se composent des intérêts payés sur les dépôts et obligations d'une part des intérêts payés pour le refinancement et d'autre part les frais généraux.  

A part de ces éléments, on peut exprimer le résultat brut d'exploitation des banques. Soit les intérêts reçus sur les crédits et les titres détenus (intérêts des créditeurs).

Soit
PD = produit divers, gestion de portefeuilles et services divers.
MT :       marge de trésorerie, c'est à dire marge utilisée.
RF :         coût de refinancement.
CO :        coût des opérations.
ID :         les intérêts débiteurs, c'est à dire les intérêts payés sur les dépôts,
IC :          les intérêts créditeurs.
RBE :      le résultat brut d’exploitation.

Les revenus sont égales à IC + PD + MT
Les coûts correspondent à ID + RF + CO.
Le résultat brut d'explicitation est la différence entre revenu est coûts soit (IC + PD + MT) - (ID + RF + CO).

Cette marge d'intérêt peut considérer que c'est le prix d'intermédiation bancaire parce que les frais de gestion des autres départements bancaires seront réduits.