LA PRESSE ET LA MONARCHIE DE JUILLET

Depuis 1825, c’est la crise économique : mauvaise récolte, paysans mécontents. L’augmentation des prix en 1830 pour des salaires bas va entraîner la révolution de 1830. Dès lors on voit réagir la presse contre la prise de position de Charles X. Parallèlement, on constate aussi le renforcement de la presse ultraroyaliste. Mais de nombreux journaux dénoncent le ministre en place et le régime monarchique, et ont dès lors une influence importante sur l'opinion public. On retrouve ainsi LE TEMPS, LA TRIBUNE DES DEPUTES, et LE NATIONAL: La Monarchie de Charles X est accusée de ne plus rien comprendre. LA REVOLUTION publie de nombreuses feuilles caricaturales sur le régime. Son procès est mis en place dans la presse.

LA REVOLUTION DE 1830

Dans la semaine précédent la révolution, s’installe un conflit entre la presse et le gouvernement qui veut museler la presse par la publication d'ordonnance. Charles X se plie soit disant à l'opinion publique avec 4 ordonnances du 26.07.1830 qui édictent:

  • La dissolution de la chambre élue et pas encore unie

  • La suspension du double vote et la limitation du nombre de députés

  • L’augmentation du cens électoral (qui n’est plus calculé sur l'impôt foncier)

  • La suspension de la liberté de la presse

La conséquence directe fut l’opposition de la presse libérale par rapport à la presse ultraroyaliste (DRAPEAUX BLANCS). Le constat fut celui "d’une République déguisée sous Monarchie" et ceci avec le soutient du roi citoyen: LOUIS PHILIPPE.

LA MONARCHIE DE JUILLET

Dès l’installation de Louis Philippe au pouvoir, on a vu le rétablissement de la liberté de la presse, la levée de toutes les condamnations politiques et l’affirmation de 2 choses:

  • Le droit des français de publier et faire imprimer leur opinions en se conformant aux lois, et

  • La censure ne pourra être rétablie.

Dès lors est mis en place un jury pour les délits de presse et politique, dont la compétence revient aux Cours d'Assises. La diminution des taxes sur les journaux s’installe ainsi que la suppression des autorisations. La loi du 8 avril 1831 met en place une procédure spécifique pour les délits de presse, affichage et péages publics. Le prévenu peut être traduit en Cours d'Assises pour incitation directe sans passage devant un juge d'instruction.

La conséquence principale est la multiplication des feuilles dans un cadre nouveau : séparation des journaux entre théorie et caricature sarcastique. On retrouve ainsi :

  1. Renouvellement et émergence des idées nouvelles avec la renaissance de 3 feuilles prolétariennes: PEUPLE, ARTISAN,...

  2. Nombreuses feuilles virulentes contre Louis Philippe qu’ils considèrent comme un roi sans envergure et qui effectue des répressions assez sévère. C’est le cas pour la TRIBUNE, LA REVOLUTION qui ont obtenu de nombreuses amendes.

  3. L'AVENIR dont l’idée est la liberté pour tous avec une redéfinition de la liberté: conscience, enseignement, association, populaire...

  4. LE GLOBE qui défend la doctrine de St Simon qui est l’idée d’une fédération, politique, européenne, à l’évidence du prolétariat.

  5. Développement des revues encyclopédiques françaises  PARIS dont l’objet est la littérature au premier plan.

  6. Développement des journaux féminins de modes avec le JOURNAL DES FEMMES.

DE 1832 à 1845

La presse va subir le contre coup de guerre de 1833 et des émeutes de 1834. Le gouvernement va réagir contre la presse par saisies, mise au pas, et procès. On verra alors de nombreuses condamnations de journalistes nationaux. Des journaux vont se mettre en place à la fois contre le roi avec LA TRIBUNE qui va instituer un régime de Terreur, pour qui le roi exerce un pouvoir traditionnel ; mais aussi contre les mesures prises par le gouvernement avec la loi limitant le droit d'association et les lois de 1835 instaurant une hausse des taxes, une censure de tous les dessins et réprimant le délit d'opinions...

Mais la diminution du prix de vente avec le développement de presse industrielle et le développement des journaux d'informations et de la publicité tels LA PRESSE et LE SIECLE, ont fait naître de nouvelles idées : éduquer les citoyens et lier le politique avec le social en cherchant à éduquer au lieu de critiquer. La presse va déclarer accepter la royauté constitutionnelle et se placer sous l'idéologie partisanes. Elle devient plus objective et le contenu des journaux s'adapte aux besoins de la clientèle. Les éléments deviennent plus légers ; c’est le développement des faits divers, des récits, nouvelles, et des brèves.

On voit ainsi apparaître la publicité: avec la création en 1845 de la société générale d'annones pour LE JOURNAL DES DEBATS, LE CONSTITUTIONNEL, LA PRESSE et LE SIECLE. C’est la naissance également des agences de presse avec en 1835 Charles Havas qui crée son agence centralisatrice d'informations.

Au niveau des courants de pensées, on trouve ainsi la presse sociale et ouvrière, qui se fait l'écho des souhaits de la population avec LE POPULAIRE, LA DEMOCRATIE PACIFIQUE. Par ailleurs la pensée de Simon sur l’organisation du travail et la répartition juste des produits du travail s’instaure dans la REVUE DU PROGRES. Cette dernière revendique aussi une tradition démocratique, tradition catholique pour une évolution sociale basée sur la morale et le respect de la dignité humaine.

C’est enfin la réapparition de la presse politique avec LE JOURNAL DES DEBATS et LA GAZETTE DE FRANCE. L’orientation de la presse se mise de côté par rapport à la question politique et se diversifie dans le but d'augmenter le tirage.