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La tradition monarchique s'est développée sous les mérovingiens , puis les carolingiens et enfin les capétiens après avoir été inaugurée par Clovis à la fin du 5e siècle.
I. De L’Etat féodal à L’Etat royal
Lorsqu'Hugues Capet est arrivé au pouvoir en 987, le pouvoir royal était au plus bas, ce qui ont élu le roi sont plus puissant que lui. Le génie des capétiens a été de consolider le pouvoir et à travers les péripéties de l'histoire de transformer les faiblesses en force. Les capétiens ont d'abord utiliser différentes techniques du droit féodal, ils ont augmenter le domaine royal par voie de conquêtes, par application de la commise du fief ou par des achats.
Les rois se sont hissés progressivement, de la fin du 10eau 13e siècle, au sommet de la pyramide féodale. On tirait une grande partie de la théorie de l'hommage: le roi ne prête pas hommage à quiconque alors que ces vassaux doivent lui prêter l'hommage lige.
La montée en puissance se traduit aussi par l'indépendance du roi à l'égard de l'empereur germanique, avec surtout Philippe Auguste, le principe étant que "le roi de France est empereur en son royaume". De plus, le roi est indépendant face au Pape qui était à l'époque Boniface VIII. Les rois ont aussi tiré parti de la résurgence du droit romain au 12eet 13e siècle. Ils ont utilisé de plus en plus de juristes dans leurs conseils et pour rendre la justice et ils sont certains qu'au 13e siècle, la création du parlement de paris a joué un rôle important dans le progrès de l'autorité royale.
Sur un point de vue idéologique, le sacre depuis les carolingiens et la théories des lois fondamentales, qui est la constitution coutumière de l'ancienne France, ont amené l'hérédité. Ainsi dès 987, le fait pour un roi d'associer son fils au trône, on passe de l'élection à l'hérédité, primogéniture, masculinité, exclusion de la femme en 1316, des descendants de la femme en 1328, théorie statutaire qui est le principe de l'indisponibilité avec Charles VI en 1420 et son traité de Troyes et enfin la catholicité. Tout cela légitime le pouvoir du roi.
De nouveaux progrès à la fin de la guerre de 100 ans, vers le milieu du 15e siècle, c'est toute une série de mesure qui ont permis le passage de la monarchie féodale à un état royal. Il y a d'abord l'interdiction des guerres privées en 1439 donc par là même des armées féodales. Ensuite il y a la création de l'armée royale en 1439 qui va être financée par un impôt royal: la taille royale. Ce qui est nouveau est que les rois vont percevoir un nouvel impôt sans l'intervention des Etats-Généraux. De même il y a la création des états en province qui va progressivement démembrer le ressort du parlement de Paris. Enfin au milieu du 15e siècle, une décision très importante de Charles VII est celle d'ordonner la mise par écrit des coutumes avec Montilles les Tours en 1454. Tout ceci conduit au renforcement de la monarchie tempérée par des institutions qui d'une certaine manière limite le pouvoir royal, les Etats-Généraux créés par Philippe le Bel qui par la suite vont être réuni de manière irrégulière. Elle est tempérée aussi par l'existence du parlement est des corps intermédiaires.
Au 16e siècle va se produire un nouveau tournant lié à de nouvelles épreuves: les guerres de religion qui ont marqué la 2e partie du 16e siècle surtout de 1552 à 1598 avec l'Edit de Nantes. Ces guerres sont marquées par une réaction fondamentale et nobiliaire. Dans ce contexte difficile, on voit apparaître des courants nouveaux tels les Monarchomaques qui disent que si le roi venait à s'écarter de ses devoirs, il faudrait le considérer comme un tyran. C'est de la théorie du tyrannicide que seront assassinés Henri III en 1589 et Henri IV en 1610.
Ces nouvelles épreuves ne pourront être dépassées que par des progrès de l'autorité royale: Bodin en 1576 avec "les 6 livres de la République", Pitout, Loysel qui écrit "les institutes coutumières" en 1607, Coquille et "ses institution au droit des Francs" en 1595 avec une célèbre phrase: "Le roi est monarque et n'a point de compagnon en sa majesté royale".
Ce qui est commun et nouveau et que ces auteurs ne pensent pas à la souveraineté royale de leur prédécesseur. La souveraineté royale est décrite comme étant la résultante des différents droits régaliens tel que faire la guerre, lever des impôts ou battre la monnaie, c'est à dire l'addition de toutes les souverainetés de droit. Ces juristes se conduisent en philosophes, c'est ainsi qu'on précise que le 17e est le siècle de la raison ! Ils vont élaborer une construction doctrinales dont ils vont tirer des conséquences, elles sont décrites comme étant les attributs de la souveraineté.
Ce qui est nouveau est que pour eux, la première marque de la souveraineté n'est plus le pouvoir de rendre la justice mais celui de faire la loi. Des ordonnances royales sont élaborées en conseil du Roi après consultation des Etats-Généraux pour réformer le royaume au sens de redresser les abus développés. Il y a ainsi l'ordonnance de Blois en 1579 avec 371 articles sur l'Eglise. Enfin pour l'importance du législatif, la formule à la fin des ordonnances est "car tel est notre bon plaisir": volonté raisonnée du roi, délibérée pour le bien du royaume. Au MA, on disait le "Roi est fontaine de Justice", maintenant le "Roi est la loi vivante". Tout ceci constitue une ligne d'évolution vers l'absolutisme français.
B. L’absolutisme français.
Le terme absolutisme a pris depuis le 19e siècle une connotation péjorative tel arbitraire, despotisme ou encore tyrannie. Ce n'est que dans ce sens qu'il faut évoquer le visage de la monarchie France entre Louis XIV et Louis XVI car s'il y a une exaltation doctrinale de la royauté et de réels progrès de l'état, il demeure des limitations des pouvoir politique et royal.
1. Les raisons de son développement.
La principale raison qui explique le développement de l'absolutisme en France et le fait que pour les français, très majoritairement, la royauté apparaît comme étant le seul recours de l'ordre public dans les périodes troublées avant le 17e siècle. Mais au 17e, les troubles de l'ordre public sont toujours nombreux. Après l'assassinat d'Henri IV, les Etats-Généraux de 1614, le dernier avant 1789, ont permis à la Régente Marie de Médicis de remarquer les qualités politiques d'un homme qui va véritablement gouverner la France: Richelieu, évêque de Luçon.
Richelieu a été véritablement le premier ministre de Louis XIII et le chef du conseil du roi entre 1624 et 1642. Pendant cette période la France va connaître des troubles politiques extrêmement graves, ils nécessitaient un "ministre de fer par temps de fer"! Les troubles religieux des protestants malgré l'Edit de Nantes ainsi que le soulèvement de places fortes comme la Rochelle vont être matés par Richelieu. De même pour les complots nobiliaires avec par exemple la révolte du Duc de Monmorancie qui a soulevé le Languedoc contre Richelieu, il sera décapité dans la cour intérieur du capitole de Toulouse et à la tête de ce complot on trouvait le frère du Roi.
De même, des réformes populaires, fiscales, ou provinciales vont donner une dimension tragique à ce contexte épouvantable, il n'y aura aucune année sans révolte. Richelieu a incarné la volonté de sauver l'état contre toutes ses forces centrifuges, ceci est relaté dans le testament politique de Richelieu écrit entre 1627 et 1640. Dans ce testament, Richelieu livre son expérience en indiquant les principes qui ont guidés sa politique. Pour lui la politique du Roi repose d'abord sur la fonction qui doit inspirer la crainte, l'estime, le respect, la crainte raisonnable.
Derrière tous ces principes, il y a la raison d'état suprême en vertu de laquelle les intérêts particuliers doivent être balayé au nom de la sauvegarde de l'état. On s'aperçoit qu'il y a beaucoup de Machiavel dans Richelieu avec son édit français de 1606. En réalité les progrès nouveaux du pouvoir royal passe par l'émergence du pouvoir d'état. Le juriste de l'époque de Richelieu et Cardin le Bret, avocat général du parlement de Paris qui a écrit en 1632 un ouvrage dans lequel il justifie les principes d'action de Richelieu, il dessine les contours de l'absolutisme juridique: "la souveraineté du roi par nature n'est pas plus divisible qu'un point en géométrie".
A la mort de Louis XIII en 1643, Louis XIV devient le nouveau roi de France, or il est né en 1638 et n'a que 5 ans. Il y a donc Régence d'Anne d'Autriche, sa mère aidé du cardinal Mazarin qui n'est pas un vrai cardinal. De nouveaux troubles graves éclatent de 1642 à 1661 avec en particulier la Fronde entre 1648 et 1653 qui se traduit par des troubles parlements et des soulèvements nobiliaires extrêmement graves. Toutefois, la Fronde ne l'emportera pas et c'est de nouveau le pouvoir royal qui va l'emporter. Mazarin meurt en 1661.
2. L’exaltation doctrinale de la royauté: Bossuet.
Entre Bodin à la fin du 16e et Bossuet à la fin du 17e sont les grands doctrinaires de l'absolutisme, proviennent du TE, influencent entre le pouvoir royal et le peuple contre les ordres privilégiés, d'ailleurs au dernier Etats-Généraux on peut remarquer que ce sont les députés du TE qui ont réclamer que la théorie du droit divin soit proclamer loi fondamentale du royaume. Bossuet qui est issu du TE est évêque de Maux de 1687 à 1754.
L'idée d'une royauté de droit divin existe depuis longtemps, et cette idée n'est pas propre à la France, car dans toutes monarchies européennes de l'époque, catholiques ou protestantes, on reconnaît la théorie de droit divin sauf en Angleterre en 1688. En France, la construction doctrinale a été la plus achevée, c'est Bossuet qui a développé le dogme politico-religieux de la théocratie royale, c'est à dire que s'opère avec Bossuet la jonction entre deux corps de doctrine: le droit divin et le courant absolutiste. L'ouvrage fondamental sur la question de Bossuet et la "politique tirée des propres paroles de l'écriture sainte" rédigé entre 1670 et 1679.
La doctrine de Bossuet est que Dieu gouverne tous les peuples, et leur donne, à tous, leur roi. De plus, le trône royal n'est pas le trône d'un homme mais celui de Dieu donc quiconque résiste au Roi résiste à Dieu. L'obéissance au roi est à la fois un devoir politique mais aussi un devoir sacré. La théorie du droit divin va constitué la justification religieuse du pouvoir absolue des rois de France.
Le grand gagnant de l'absolutisme ce n'est pas le Roi, c'est L’Etat car dès Louis XIV, on considère que le Roi travaille surtout pour L’Etat, il en est le premier servit et Louis XIV évoque dans ces mémoires le métier de Roi. Par ailleurs, la royauté à partir de Louis XIV est absorbée par L’Etat. Le roi n'a pas de parti privé, le roi vit et meurt en public. Enfin, L’Etat existe indépendamment du Roi, Louis XIV dira à sa mort: "je m'en vais, mais L’Etat demeurera toujours".
3. Les limites de l’absolutisme.
Ces limites constituent un certain nombre de freins à l'exercice du pouvoir royal. Il y a des limites théoriques et des limites pratiques.
a. Les limites théoriques.
Il y a d'abord les lois divines. La France est une monarchie d'espérance chrétienne donc le Roi doit respecter les principes chrétiens tel qu'il est prévu dans les 10 commandements. De plus, le Roi doit respecter tous chrétiens et surtout ses engagements pris au moment de son sacre qui ont pour contenu le serment de foi.
De même qu'il y a le respect de la loi matérielle qui a des principes communs aux hommes comme la raison, l'humanité, l'équité. Le Roi est décrit comme étant le père de ses sujets, il en suit une certaine proximité entre le peuple et le prince qui s'exprime au moment des grands événements royaux comme si la famille royale était la famille de tous les sujets. Il s'en suit la possibilité de s'adresser directement au roi pour lui remettre des placets qui exposaient au Roi, les affaires concernant ces sujets.
Les lois fondamentales sont la 3ème limite théorique du pouvoir royal, elles sont classiquement définies comme étant la constitution coutumière de l'ancienne France. Il y a le principe de l’inaliénabilité du domaine avec l'édit de Moulins de 1566, la loi d'orthodoxie religieuse des rois avec Henri IV de 1589 et 1593, l'indisponibilité de la couronne avec deux applications au temps de Louis XIV: le débat juridique du traité d'Utrecht de 1713 par lequel le Duc d'Anjou est devenu roi d'Espagne sous le nom de Philippe V, mais les monarchies européennes ont exigé que le petit fils de Louis XIV renonce par avance au droit éventuel sur la couronne de France, acte nul d'après la jurisprudence. Il y a également l'affaire des bâtards légitimes de Louis XIV qui a eu un règne très long et a pratiquement enterré tous ses descendants. Il a voulu rendre apte à lui succéder les enfants naturels qu'il avait eu: le Duc de Maine et le Comte de Toulouse.
b. Les limites pratiques.
Une série d'institution avec lesquels le pouvoir royal doit composé: les parlements qui n'ont qu'un pouvoir délégué du Roi, sont les gardiens des lois fondamentales. Il y a aussi les Etats-Généraux qui ont eu des prétentions à devenir des institutions représentatives dans les périodes troublées. Les Etats-Généraux qui au 16e siècle sont intervenus dans les grandes réformes du royaume et forment un avis au Roi avant les grandes ordonnances du 16e et qui sont intervenues durant les guerres de religion au niveau catholique ou protestant surtout pour la succession d'Henri III. Ce n'est pas une réunion régulière mais plutôt une crise. La dernière réunion des Etats-Généraux date de 1614 après l'assassinat d'Henri IV et ils ne seront plus réunis avant 1789.
Il y a également les états provinciaux qui reproduisent à l'échelle régionale la structure des Etats-Généraux, des représentants de chacun des 3 ordres. La tendance générale de l'absolutisme sera de laisser tomber dans l'oubli ces états provinciaux. Certains se maintiennent jusqu'à la Révolution, c'est le cas de la Bretagne, de la Bourgogne, du Languedoc. Ils reproduisent à l'échelle régionale la structure des Etats-Généraux. Il y a des représentants des 3 ordres dans les états provinciaux mais ils vont dominés par le clergé ou la noblesse.
Le
Roi doit tenir compte du maquis, des privilèges au profit des corps intermédiaires,
une série d'institutions officielles qui témoignent du respect du
particularisme tels les corps municipaux, les corps de savants, les universités,
les collèges d'officiers. En plus ils ont des privilèges individuels et des
ordres. Il y a des obstacles qui tiennent à l'immensité du royaume, des moyens
d'actions limités de la royauté, les effectifs réduits de la maréchaussée
ou gendarmerie, maintien tardif des parlés locaux.
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