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Au
18e siècle,
les idées nouvelles ne sont pas nées de rien. Elles donnent lieu à une lente
maturation dont l'origine existe dès la fin du règne de Louis XIV dans un
mouvement d'idées auxquelles l'historien attribue la crise de conscience européenne
et l'idéologie des lumières. Entre 1680 et 1715, il y a une rupture dans les
esprits des intellectuels..
I. La crise de conscience européenne.
Cette expression provient de Paul Hazard. Cette thèse énonce que les idées qui ont contesté au plan intellectuel les fondements de l'Ancien Régime apparaissent dans la 2e partie du règne de Louis XIV entre la renaissance et le déclenchement de la Révolution. Il existe un critère radical de la tradition, certaines notions définies de l'Ancien Régime tels que la discipline, l'ordre, la hiérarchie, la dignité, la science par rapport à la foi. C'est l'époque du classicisme français qui s'exprime dans tous les domaines. En littérature tous les genres sont représentés: tragédie, comédie, satyre, fable; de même en peinture, architecture. L'art français est marqué par Louis XIV et son château de Versailles, il est imité par toute l'Europe. L'académie France est fondée par Richelieu.
Cet état d'esprit a changé à la fin du 17e avec une remise en question des vérités considérées comme intangibles. Crise de la conscience européenne qui s'explique par le goût des récits de voyage qui apportent aux européens et aux français des connaissances par rapport à un mode de vie de peuples lointains, des doutes, des comparaisons sur les biens fondés des relations politiques, sociales, traditionnelles conçues jusque là. C'est la théorie du "bon sauvage", des récits sur l'Egypte, la Chine, Mahomet et des auteurs comme La Bruyère, Fénelon, Bayle.
On est à la recherche du droit naturel. L'importance est donnée à la raison qui prend une signification particulière avec l'esprit du doute. On critique les classiques de même que Bossuet. Les notes de Louis XIV sont très controversées, il révoque l'édit de Nantes en 1685. C'est la fin des politiques tolérantes religieuses et dans les pays protestants, cette révocation est mal vécue. A l'époque, en Europe, la religion du prince doit être uniquement celle de ses sujets.
II. L’idéologie de lumières.
Elle se fonde sur la théorie politique de Montesquieu, Rousseau, Voltaire.
1. Les philosophes du 18ème siècle.
Montesquieu est un magistrat qui a siégé au parlement de Bordeaux. Il a écrit "les lettres persanes" en 1721, "l'esprit des lois" en 1748, la théorie des gouvernements, les monarchies, le despotisme, la liberté politique, une certaine conception de la loi conçue comme absolue, une conception du droit fondé sur des rapports et relations, la séparation des pouvoirs, le pouvoir politique est dangereux et peut faire l'objet d'abus c'est à dire qu'il faut le limiter.
Voltaire défend les droits individuels, il a été rendu célèbre en intervenant dans des affaires criminelles de l’affaire Callas en 1761 à Toulouse, une des plus grande erreur judiciaire, l’affaire du chevalier de la Barre. Il a écrit le "traité de la tolérance" en 1763.
César Béccaria est un magistrat milanais, il a écrit le "traité des délits et des peines", il a été influencé par les philosophes français, il se situait plus particulièrement dans la philosophie criminelle et établit le principe de la fixité des peines, ainsi le juge sera obligé de condamner à telle ou telle peine pour tel ou tel délit. Des accusations secrètes sont condamnés par Béccaria qui condamne également la torture. Il est contre le droit de grâce et l'usage excessif de la peine de mort. Huyart de Carglans a repris ces idées. Déclaration royale du 24 août 1780 a supprimé la question préparatoire de l'utilisation de la torture pendant une enquête. Dérogation de la sellette du tabouret sur lequel les accusés devaient se tenir.
La question préalable est remplacée par le testament du mort. Despotisme éclairé, style de gouvernement autoritaire répandu en Europe dans la seconde moitié au 17e siècle et repose sur certains principes. Une idée de base exprimé par Voltaire est que les philosophes doivent conseiller les gouvernants, les princes. Politique de renforcement de l'état, affaiblissement des corps intermédiaires entre le monarque et les sujets. Laïcisation de l'état. Unifier l'état par la centralisation et l'uniformisation. Différemment appliquée dans les états de l'Europe. Le pouvoir est renforcé d'où le nom despotisme guidée par les philosophes. Ces idées n'ont pas été appliquées directement en France. D'autres pays européens les ont développés, la Prusse de Frédéric II a été conseillé par Voltaire. Russie avec Catherine de Russie conseillée par Diderot.
Rousseau est l'un des précurseurs de la Révolution France et de la période jacobine. La pensée de la Russie sera très à la mode président la Révolution. Rousseau et Voltaire sont morts en 1778. Beaucoup d'hommes politique qui ont joué un rôle président la Révolution ont été influencés par Rousseau. Influence due au "contrat social" en 1762. C'est un ouvrage de philosophie politique et du droit. Sous-titre "principe de droit public". Rousseau s'inscrit dans l'école au droit naturel. Très influencé par des juristes de cette école. L'apport de Rousseau est de n'être éloigné du genre scolaire et juridique, difficile d'accès, il a fait passer dans une oeuvre littéraire certains principes développés avant lui par ces juristes naturalistes.
L'état de nature est un état bienheureux. La société civile est le fruit d'une évolution malheureuse mais inévitable. Le problème de Rousseau est d'essayer de concilier des nécessités de l'association politique avec le maintien de la liberté naturelle. Dans ce but Rousseau cherche à éviter l'absolutisme princier, c'est à dire le fait non pas par un partage du pouvoir politique mais en faisant passer le pouvoir du prince à la collectivité, c’est à dire au peuple. La constitution de L’Etat qu'il distingue de la constitution du gouvernement repose sur le dogme de la volonté générale, c'est la volonté de la majorité. Elle est infaillible.
Par Rousseau, c'est la loi qui va exprimer cette vol générale. Le peuple a par principe le monopole de faire la loi à l'image de l’ecclésiastique dans la Grèce antique où la démocratie directe dans les cantons suisses. La question ne peut s'opposer à la vol générale. Problème du respect des droits de la minorité. Risque de l'absolutisme despotique de la majorité.
La constitution du gouvernement, Rousseau admet plusieurs formes possibles de gouvernement selon les traditions des différents peuples. Il reprend la classification d'Aristore: gouvernement, aristocratique, démocratique ou monarchique. Démocratique: c'est un idéal pour Rousseau, mais il est considérée comme difficilement applicable, s'il y avait un peuple de Dieu, il se gouvernerait démocratiquement. Monarchique: n'est pas rejetée par Rousseau à condition qu'il s'agisse d'une monarchie élective. Aristocratique: il correspond au gouvernement d'un état démocratique dans lequel il y aurait un petit nombre de gouvernants, les plus sages élus par l'ensemble du peuple qui ne peut pas se tromper.
2. La diffusion des lumières.
La diffusion des lumières est l'ordre traditionnel des choses, l'idéologie qui est à la source d'une culture partagée dans bien des pays d'Europe, en Angleterre, Italie, en Allemagne. Cette idéologie a été diffusé par certaines questions!
a. L’aventure de l’Encyclopédie.
Les plus grands dictionnaires jamais publiés menés par deux hommes: Diderot et le mathématicien d'Alembert, le garant d'office. La publication de l'Encyclopédie a été pendant la période entre 1751 et 1772. Seront publiés 17 volumes de textes, et un supplément de 5 volumes. L'objectif des encyclopédistes est d'abord un objectif scientifique, c'est un dictionnaire qui contient des sciences, arts et métiers. C'est un dôme d'informations scientifiques et technologiques des connaissances humaines. Les articles sont classés par ordre alphabétique et rédigés par les spécialistes des meilleures matières.
C'est ensuite dans un objectif philosophique, l'encyclopédie est un véhicule, un idéal de pensée critique, il s'interroge des opinions sur la politique, la philosophie, la religion. C'est le représentant de l'idéologie des lumières. On constate une grande diversité des collaborateurs, 146 auteurs différents. Les deux auteurs qui ont le plus écrits sont le chevalier de Jaucourt et Diderot. Les auteurs ont souvent rusé avec la question car si on consulte l'Encyclopédie, on ne trouve pas un discours philosophique original, les idées philosophiques se trouvant soit sous des termes secondaires ou soit dans des notes.
A plusieurs reprises, la parution de l'Encyclopédie a été repoussé notamment en 1752 et 1759 lorsque le parlement de Paris a condamné l'un des auteurs, Helvétins, mais de puissantes interventions, ont permis de terminer l'impression. L'Encyclopédie est une préoccupation aristocratique, l'ouvrage lui même a connu une diffusion relativement limitée en nombre. Le nombre total d'exemplaires diffusés a été de 2.050 pour le premier volume et a atteint 4.200. Il a été limité à la couche aristocratique et en 1789 à a peu près été diffusé entre 11.000 et 15.000 exemplaires.
b. Les autres canaux de diffusion de la pensée des lumières.
Les idées nouvelles s'expriment à partir de 1760 dans des genres plus légers. Les contes de Voltaire, les romans, les almanachs, jusque dans les campagnes on voit le théâtre avec par exemple "le mariage de Figaro" de Beaumarchais. On donne une importance aux liens de sociabilité du 18e que représentent les salons pauvres, les sociétés de pensée, les loges.
Les salons parisiens ont attiré dans les 30 années qui ont précédé la Révolution l'élite intellectuelle et l'on retrouve tous les philosophes, les écrivains, les artistes, les étrangers. Béccaria, Benjamin Franklin qui est venu à Paris après la déclaration d'indépendance des Etats-Unis en 1776 a joué un important rôle pour l'intervention de la France avec les américains contre les anglais. Les salons sont devenus des institutions dans toute l'Europe.
Les sociétés de pensée sont des groupements multiformes qui naissent à partir de 1770. Les clubs à l'anglaise, l'anglomanie, le désir d'imiter le style de vie anglais, les sociétés littéraires, économiques, d'agricultures et les académies surtout où se retrouve la bourgeoisie intellectuelle. Les sociétés ont relayé, amplifié l'influence du livre et développé un esprit philosophique et de raisonnement. Elles n'ont pas à cette époque un but politique précis, il s'agit de traiter le progrès de lumières. Elles ont intéressé ceux qui les fréquentaient aux débats intellectuels à la politique. Une véritable initiation démocratique, une sorte d'apprentissage politique qui a été fort utile au moment où la Révolution s'est déclenchée, lorsqu'il faudra élire des personnes pour représenter l'ensemble de la promulgation.
Il y a un rôle de la franc maçonnerie dans le déclenchement de la Révolution. Depuis 1777, thèse du complot ... "Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme". Certains auteurs pensent que la franc maçonnerie aurait été à l'origine du déclenchement de 1789. Ceci est excessif et trop influencé par le comportement de la franc maçonnerie à la fin du 19e. La franc-maçonnerie est devenue anticléricale et antimonarchique, la franc-maçonnerie du 18e est différente de celle du 19e.
Il existe en 1789, 700 loges en France, mais les loges se situent dans l'esprit général des sociétés de pensée à débat de thèmes qui sont les même que dans les autres sociétés de pensée: progrès, égalité, science, déisme. Par rapport aux autres sociétés de pensée, la franc-maçonnerie apporte un certain mystère, des rites, et surtout, cela varie d'une loge à l'autre, d'une ville à l'autre, certaines privilégient des professions militaires, juristes ou commerçants. Il y a autant de franc-maçonnerie qui se sont encouragés dans le processus révolutionnaire que d'autres qui sont devenus révolutionnaires.
Le pouvoir royal n'a pas pris au sérieux la philosophie des lumières. Il n'a pas eu conscience que cette pensée nouvelle pouvait fragiliser les bases idéologiques du régime politique et social. LA censure à l'égard de cette philosophie s'est appliquée de manière très atténuée. Le gouvernement royal a eu tendance à voir dans l'effervescence des idées ambiantes un peu de l'esprit. Le contrat social de Rousseau n'a pas connu les foudres de la censure, contrairement à un ouvrage de Rousseau.
L'ouvrage dans les milieux au pouvoir a été considéré comme utopique. Les philosophes eux-mêmes se prenaient-ils au sérieux? Tous ces écrivains politiques, philosophe posent des phrases, paradoxes, témoignent de l'esprit français au 18e mais sans rechercher à élaborer directement une doctrine de combat qui concrètement deviendra la Révolution par un enchaînement de circonstances.
La pensée des lumières concerne une petite partie de la population, noblesse aristocratique et libérale. L'étude des bibliothèques montre jusqu'à la fin de l'Ancien Régime une nette prédominance des thèmes professionnels, religieux, historiques (thèmes philosophiques). La grande masse de la population a progressé dans le dernier siècle de l'Ancien Régime. Cette population reste attachée à la tradition monarchique avec par exemple les cahiers de doléances en 1785.
Si la pensée des lumières n'est pas proprement révolutionnaire, tous ces écrivains qui ont en commun une vision rationalisé et laïcisé du monde ont contribué à fragiliser la religion monarchique traditionnel. Il y a à la fin de l'Ancien Régime un affaiblissement du sens monarchique lui-même qui se rencontre surtout dans les milieux proches du pouvoir. Les ministres, intendants et hauts fonctionnaires ont été capable d'administrer mais ce sont des politiciens qui ont perdu l'idéal monarchique. Au moment de l'avènement de Louis XVI, beaucoup de ministres comme Turgot ont émis des doutes sur l'intérêt voir l'utilité que présentait le sacre du roi. Louis XVI a dû imposer la cérémonie à ses ministres. On comprend que cette monarchie fragilisée dans ses fondements ait été à la merci d'une crise politique.
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