LES RYTHMES POLITIQUES

 

I. Girondins et Montagnards. 

La ligne de clivage entre les deux frères ennemis de la Révolution est l’un des points les plus difficile de l’histoire de la Révolution française à une époque où n’existe pas de véritable parti politique. Beaucoup d’explications satisfaisantes ont été proposées par les historiens. Pour certain, la ligne de clivage auraient été de nature socio-économique : “Marxiste ”. ; pour d’autres, de nature géographique. Les Girondins correspondent à la France du midi et de l’ouest. Ces explications qui reposent sur un nombre de données ne semblent pas expliquer réellement le problème. 

Pour les effectifs, s’agissant des Girondins, les études menées à partir des députés de la Convention permettent d’affirmer que les Girondins représentent un groupe d’une soixantaine de députés qui constituent le noyau dur auquel s’ajoute une nébuleuse girondine d’environ 100 députés. Les grands leaders sont Brissot, Roland, Busseau et Vergniau. Les Girondins ont pris position avec quelques variante pour la clémence du roi, ils n’ont pas votés sa mort mais ils étaient favorable à l’appel au peuple.

Marat est le représentant le plus extrémiste des Montagnards, les Girondins ont voulu se débarrasser de Marat en faisant voter un décret lui faisant perdre ses pouvoirs. Dans les débats antérieurs, Brissot avait pris parti en faveur de la guerre. Les Girondins se sont montrés plus légalistes que les montagnards. Leur légalisme était tardif et opportuniste. Les Girondins avaient été plus anticléricaux que les Montagnards, ils se sont montrés plus attachés que ces derniers au clergé constitutionnel.

La Révolution est un mécanisme qui une fois mis en place est devenue incontournable, les députés qui avaient contribué a déclencher le mécanisme ont essayé de freiner un mécanisme au début de la Révolution. Le Roi avait été éliminé des pouvoirs, il n’était pas nécessaire de l’exécuter. Les Girondins n’ont pas réussi à bloquer le processus révolutionnaire dans le sens où s’était opposé le groupe de Montagnards. 

Ainsi on constate l’énergie des Montagnards dans leur vote, ils sont beaucoup plus cohérents, les Girondins sont plus hésitants, ce sont les Montagnards qui feront votés les grandes idées révolutionnaires en créant le bataillon des volontaires. Ils anticipent par rapport au mouvement révolutionnaire, l’état doit gérer l’économie, primauté de l’égalité sur la liberté. Les Montagnards ont incarnés le dogme de l’unité nationale, mais ils se présente comme l’homme de la République : 1 et indivisible.

II. La chute de Robespierre.

Une des grandes figures de la révolution française et une des plus mystérieuse et selon les époques et ouvrages, tantôt il est présenté comme l'incorruptible ou un monstre qui a incarné la terreur. Excès de caricature, avocat originaire d'Arras a participé aux Etats-Généraux. Ils a représenté le Tiers-Etat de l'Artois. A l’Assemblée Nationale. constituante, il a pris position en droit pénal comme la peine de mort en droit commun. Il est à l'origine du renouvellement total de la constituante, c'est lui qui a proposé que les députés de la législature soit tous nouveaux. Il a été le grand leader du club des jacobins. Sous la législature, il a été accusateur public près du tribunal criminel de Paris. Il es l'un des instigateurs de la création de la commune de Paris qui a dirigé la nuit du 10 août 1792. A la convention, il est le premier député de Paris et il a été le grand chef du groupe des Montagnards avec quelques autres tels Danton et Marat. On le retrouvera dans le comité de Salut public. 

Fin juillet 1794, c'est la chute de Robespierre. La première accusation est son despotisme, est-il un homme personnel ou est-il inscrit dans un registre politique? Le point de vue idéologique de la Révolution a voulu mettre en oeuvre une souveraineté de typé démocratique mais en pratique, dans l'organisation même des pouvoirs, c'est la Convention qui domine tout. En réalité, c'est un régime d’Assemblée. Le pouvoir s'est concentré de la Convention à ses comités, au sein de ses comités, le pouvoir suprême s'est concentré dans le comité de Salut public et au sein même de ce Comité, Robespierre est une sorte de nouveau dictateur. 

La seconde accusation est que dans la pensée de Robespierre, la lutte contre les factions c'est à dire la nécessité de se débarrasser physiquement de tous ceux qui s'écarte de la ligne politique incarnée par Robespierre qui prétend incarner la pureté de la Révolution et au nom de cette incarnation, il y a une succession de liquidation. Beaucoup de Girondins ont été guillotinés entre le 31 mai et le 2 juin 1793, au cours du coup d'Etat. Robespierre, au printemps 1794 éliminera ceux des députés qu'il considère comme étant trop excessif: le groupe des hébertiste (ou enragés) et en même temps, ceux qu'il considère comme étant devenu trop modéré: le groupe des indulgents parmi Danton. Tout cela a conduit à craindre et les députés se ligueront sur ce danger qui pose sur toutes les têtes. 

La troisième accusation, est celle de certains historiens qui indiquent que Robespierre est lié à une sorte de rivalité de conflit des pouvoirs entre les deux grands comités du Salut Public et de Sûreté Général. Il n'y a pas d’unanimité de ces comités, il y a les idéologues et les autres ayant une attitude plus pragmatique. La quatrième accusation, est la question religieuse! Si il y a un secteur où la révolution a échoué, c'est ce secteur. Les députés à la convention n'ont pas une attitude unique, à l'égard des problèmes religieux. Beaucoup de conventionnels sont hostiles à la religion catholique c’est à dire qu'il considère qu'il faut supprimer le clergé catholique trop lié au pouvoir royal pour ne pas rester un ennemi du nouveau régime. 

Déchristianisation et répression à l'égard du clergé avec des nuances. Certains députés sont véritablement favorable à la suppression de toute forme religieuse pour aller vers l’athéisme. D'autres considèrent qu'il faut garder de nouvelles formes religieuses en se situant dans le courant du déisme où d'après Robespierre: "Dieu est issu de la philosophie des lumières". Il a essayé de substituer un nouveau culte: le culte de l'être suprême inauguré officiellement à Paris début juin 1794. Robespierre est apparu comme le grand pontife, le grand prêtre de ce culte. Début 1794, le sommet du pouvoir est atteint par Robespierre mais aussi le point carpe diem, c’est à dire le point à partir duquel on tombe. Tout ceci explique la chute de Robespierre dans les derniers jours de juillet 1794 et dans ces conditions, il faut remplacer le calendrier grégorien par le calendrier révolutionnaire.

Après 6 semaines d'absence, le 26 juillet 1794, dû à l'épuisement, la maladie et les critiques, Robespierre est venu à la Convention et à prononcé un grand discours contre tous les corrompus qui à ses yeux discréditaient la Révolution c’est à dire les prévaricateurs contres les représentants en mission qui commettaient des excès, contre ceux qui conduisaient mal la guerre, et ce discours est resté très général, c’est à dire que Robespierre  n'a pas cité de nom, donc bien qu'ils se sont sentis visé, les députés ont manifesté un mouvement de défense contre Robespierre , un vote au cours duquel Robespierre  a été mis en minorité. Le lendemain, Robespierre veut prendre la parole, le président de la Convention lui a refusé et a été voté un décret de mise en arrestation frappant Robespierre  et quelques autres députés les plus proches de ce dernier. 

Robespierre aurait dû passer en jugement mais Paris qui était resté fidèle à Robespierre , le fait libérer par la force, il se réfugie à l'hôtel de ville de Paris, il a tenté de rédiger un appel au peuple de Paris, mais les troupes fidèles à la Convention ont arrêté Robespierre  et ses amis à l'hôtel. Le lendemain, sur simple reconnaissance d'identité et conformément aux formes expéditives de la Justice révolutionnaire, Robespierre  et 71 de ses compagnons politiques seront guillotinés à Paris sans que le peuple ne réagisse. Ils ont été "guillotinés dans l'indifférence générale".

III.    Le régime thermidorien.

Il correspond à la période entre le chute de Robespierre et l'avènement du Directoire fin 1795. 

1.     La difficile recherche du compromis. 

La chute de Robespierre  n'a pas mis un terme immédiatement à la politique de la terreur qui s'est prolongé par certains aspects tout au long de la période et même pendant le Directoire, jusqu'à la prise du pouvoir de Napoléon. Il y a après la chute de Robespierre et selon un calendrier variable d'une région à l'autre, un certain desserrement de l'étau terroriste qui se produit en réalité sous la pression de l'opinion public, beaucoup plus que par une volonté politique de la Convention. 

L'époque thermidorienne est assez disparate au cours de laquelle on assiste au transfert des cendres de Marat au panthéon, ce qui représente une mesure symbolique qui montre que les députés restent attacher au souvenir d'un homme incarné par un courant le plus extrémiste de la révolution. De plus, le mouvement de la presse est volontiers anti-terroriste car elle dénonce des personnes compromises dans la politique de la Terreur. Finalement, il y a pendant cette période, la recherche d'une sorte de troisième voix entre le retour de l’Ancien Régime qui est souhaité par beaucoup de personnes ou soit par le maintien de la politique de la terreur. Entre les deux, à la recherche d'une voie moyenne, car les thermidoriens sont la plupart au moins compromis dans la politique menée jusque là et le retour à l’Ancien Régime. Il y a également un soucis de rééquilibrage dans le domaine institutionnel et politique et aussi le maintien d'une politique de répression. 

2.     Le rééquilibrage institutionnel et politique.

Institutionnel: il faut noter la suppression du tribunal révolutionnaire de Paris qui avait incarné la Justice révolutionnaire , ainsi que celle du Club des Jacobins et d'un certain nombre de comités révolutionnaires, de même que la libération d'un certain nombres de suspects mis en prison en 1793 et 1794 et la réintégration au sein de l'Assemblée des Girondins survivants. Au niveau de la législation économique, vont être supprimé les grandes mesures dirigistes adoptées par la Convention, c’est à dire la loi du maximum, on assiste à un retour au principe de la liberté du commerce. Aussi en matière religieuse, la Convention thermidorienne, sous la pression populaire, est obligée de proclamer le principe de la liberté des cultes et on voit notamment au printemps 1795, de nouvelles églises affectées au cultes, avant beaucoup d'hommes avait été converties soit en prison ou en magasin à des cultes et cérémonies révolutionnaires. 

3.     Le maintien d'une politique répressive.

La politique de répression s'exerce devant le régime thermidorien à la fois contre ce que l'on appelle les terroristes et contre les royalistes. 

Contre les terroristes, la convention s'appuie sur deux journées révolutionnaires. Tout d'abord; le 12 Germinal An III qui correspond au 1er avril 1795 et dont le résultat sera d'épurer une bonne parti du personnel. Il y a aussi le jour qui justifiera la Convention d'une loi pour tenter d'imposer le désarmement des citoyens réputés terroristes le 21 Germinal an III c'est à dire le 10 avril 1795. Il y a enfin le 1 Prairial an III, le 20 mai, pour un retour à l'époque de Robespierre  par la force, jour très sévèrement réprimé par la Convention: il n'y aura plus à Paris d'agitation populaire susceptible de mettre en danger le gouvernement, plus jusqu'en 1830. 

Contre les royalistes, la Convention va lutter contre des tentatives de retour de l’Ancien Régime depuis la mort du fils de L16, le 8 juin 1795, Louis XVII, à la prison du temple à l'âge de 10 ans, officiellement, en vertu des lois fondamentales, le successeur est le frère de Louis XVI c’est à dire le Comte de Provence. Il y aura donc des tentatives pour rétablir sur le trône le Comte pour le titre de Louis XVIII, mais cela échoue. La principale tentative est le débarquement des émigrés à Quiberon, le 21 juillet 1795, mais c'est un échec et il y aura 800 condamnations à mort. Il y aura aussi l'échec d'une tentative légale, la journée du 13 Vendémiaire an IV c’est à dire du 5 octobre 1795 qui est une journée de type contre les révolutionnaire. La Convention dit "des deux tiers" qui prévoit de manière contestable les deux tiers des futurs assemblées du territoire seront composées d'Ancien conventionnel.