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C'est
un moyen de pression: la sanction est différente des précédentes, car c'est
à la fois un moyen de défense et de pression comme celui qui n'a pas exécuté.
Dans le contrat synallagmatique, le créancier peut refuser d'exécuter à son
tour sa propre prestation. C'est le cas d'un acheteur dans le contrat de vente
qui peut refuser de payer le prix tant que le vendeur ne lui a pas livrer la
chose. En latin, c'est l'exception non
adempleti contractus ou l'exception d'inexécution en français. Cette
exception est un moyen efficace, mais cette exception peut comporter des abus.
La jurisprudence l'enferme dans un champ d'application précis.
@. Domaine et conditions. Elle
peut être prévue par la loi elle-même. L'article 1612 en matière de vente
dispose que "le vendeur peut retenir al chose tant qu'il n'a pas été payé".
En matière d'assurance, il y a une suspension des garanties tant que les primes
ne sont pas payés. Par
la jurisprudence, on l'a étendue à d'autres situations: la jurisprudence ne
l'admet que lorsqu'elle est invoquée dans certains contrats et que certaines
conditions sont remplies. Il faut un contrat synallagmatique mais pas n'importe
lequel: une simple réciprocité de dette ne suffit pas. De plus la
jurisprudence actuelle exige une communauté d'origine des deux dettes. Les
obligations existant de chaque côté doivent avoir un fondement commun, elles
doivent provenir d'un titre unique créateur d'engagement réciproque. En
effet, une personne (garagiste) vend un véhicule à un acquéreur, ce véhicule
n'est pas totalement payé, l'acquéreur dépose un véhicule pour une réparation.
Le garagiste avait retenu le véhicule en se fondant sur cette exception. Elle
lui a été refusée car il avait repris le véhicule dans un second contrat.
D'autres conditions peuvent être exigées. Les engagements réciproques dont on
fait état doivent être proportionnés les uns par rapports aux autres. C'est
l'exemple d'un contrat de bail: contrat synallagmatique qui comporte des
engagements de nature diverse. Il existe des éléments essentiels (payer le
loyer; mise à disposition) et il existe des éléments secondaires. La
question s'est posée de savoir si le locataire pouvait refuser de payer les
loyers si le propriétaire n'entretient pas. La jurisprudence a dit non, ce sont
des éléments secondaires mais si le défaut de réparation était tel que le
local ne soit pas utilisable, l'exception pourrait s'appliquer. C'est la
jurisprudence qui trace les contours de l'exception mais les tribunaux
sanctionnent tout abus de ce même de justice privée. Cette exception n'est pas
permise lorsqu'elle est utilisée face à une inexécution parfaite.
@. Les effets. Ils
conduisent à la suspension provisoire du contrat, cela permet d'obtenir la
contre prestation. Certains auteurs quand on s'interroge sur le fondement de
l'exception, l'explique par la cause. Celui qui utilise l'exception à une
obligation qui n'est plus causée parce que son partenaire n'exécute plus. Il y
a un problème de la cause, lors de la formation. Selon d'autres auteurs, le droit
de rétention est une sûreté que l'on a sur un chose tant que l'on n'est
pas désintéressé. En réalité, cette exception est plus large que le droit
de rétention. Elle peut porter sur une somme d'argent, c'est à dire que
retenir une somme d'argent ne s'explique pas par le droit de rétention qui ne
concerne qu'une chose. Elle peut porter sur une obligation de faire. Actuellement,
la théorie la plus probable est qu'on rattache cette exception à l'exigence de
la bonne foi dans l'exécution du contrat. Les canonistes acceptaient
l'exception en estimant qu'on n'a pas à tenir sa parole envers celui qui ne
tient pas la sienne: "non serventi fidem, non est". La suspension du
contrat ne peut être que provisoire, si ce moyen de pression ne marche pas, le
créancier devra demander alors devant les tribunaux la résolution du contrat
et des dommages et intérêts. |
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