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Lorsque
la mise en demeure est demeurée infructueuse, le créancier dispose du choix de
l'exécution forcée de la
convention, c'est à cet égard qu'il faut différencier obligation de donner
par rapport à obligation de faire.
@. L'exécution directe ou force de l'obligation de donner. C'est
celle qui consiste à transférer la propriété d'un corps, l'obligation que le
débiteur peut exécuter. C'est une exécution possible, c'est le cas de toutes
les dettes portant sur une somme d'argent, l'exécution forcée est toujours
possible, dans ce cas, le créancier peut utiliser les voies d'exécution, ce
qui permet d'exécuter une obligation, le créancier peut saisir les comptes
bancaires de son débiteur, la saisie est possible juridiquement. Dans
la pratique, le débiteur est peut-être insolvable, mais l'exécution forcée
n'aura aucune efficacité. C'est la même règle à propos de l'obligation de
donner, livrer un corps certain, ou une chose de genre. L'action en exécution
forcée nécessite alors le recours au tribunal qui peut ordonner la remise de
la chose avec l'appui de la force publique. Dans ce cas, on saisit le tribunal
qui peut avoir une mesure assez contraignante qui consiste à verser une astreinte
par jour de retard dans l'exécution du jugement. Il y a en droit de la
consommation une injonction de faire qui permet au consommateur d'obtenir une
indemnité.
@. Le problème de l'obligation de faire. L'article
1144 du code civil semble disposer que l'exécution forcée de l'obligation de
faire est impossible: "toute obligation de faire ou ne pas faire se résout
aux dommages et intérêts, en cas d'inexécution de la part du débiteur".
Pourquoi? Dans l'esprit des rédacteurs, c'est le principe de l'intangibilité
de la personne: il ne faut pas contraindre quelqu'un a faire ou pas (faire
correspond à une prestation de service ou de loi). En
pratique, la règle n'est pas aussi absolue: pour que l'inexécution ait
seulement pour conséquences des dommages et intérêts, il faut qu'il existe
une véritable possibilité de l'obligation. Soit un contrat de vente avec un
artiste qui doit se produire à telle date sur scène, s'il ne vient pas l'exécution
forcée ne pourra pas être réalisée s'il devait venir hier, on ne peut plus
rien faire. La jurisprudence stricte se multiplie, elle ne permet pas à un débiteur
d'échapper à l'exécution forcée de l'inexécution au motif d'une simple
difficulté. Il faut une impossibilité. Ainsi,
on trouve un arrêt de la cour de cassation sur le gestionnaire bailleur d'un
centre commercial qui avait décidé de faire des travaux. Ceux-ci avaient
modifié certains magasins, or dans le bail, il y a une clause selon laquelle le
bailleur ne peut pas modifiée la chose louée. Devant les juges du fond, il y
avait dommages et intérêts mais pas de démolition. La Cour de Cassation a
cassé: il n'y avait pas impossibilité de démolir: cela oblige le bailleur à
démolir. Ce n'est que de manière exceptionnelle que la jurisprudence admet
l'application du 1144. Il
faut que l'obligation de faire implique des qualités propres au débiteur pour
que l'inexécution se résolve en dommages et intérêts. C'est le cas de la
convention passée avec un artiste, il existe un cas ou l'inexécution donnera
lieu à des dommages et intérêts: quand la convention est tellement intuitu
personae que si l'artiste se décommande, l'inexécution donnera lieu à des
dommages et intérêts, on ne peut pas remplacer l'artiste. La
jurisprudence s'efforce de trouver ici encore des palliatifs: les juges peuvent
utiliser une contrainte indirecte, l'astreinte est une somme mise à la charge
du débiteur qui ne veut pas exécuter jusqu'à ce qu'il exécute. C'est
l'exemple d'un employeur condamné à réembaucher le salarié et le juge peut
le condamner sous astreinte. De la même manière, dans l'exemple du bailleur
condamné à démolir, il peut être condamné sous astreinte. Le droit met
parfois à la disposition du créancier un véritable moyen de justice privée:
l'exception d'inexécution. |
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